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La Psychosomatique



Lors de la petite enfance, les pulsions et les traumatismes sont différents d’un individu à l’autre. De même, la force, la gestion de ces pulsions et la résolution des traumatismes le sont aussi.

La psychosomatique est le mode de fonctionnement normal de l’individu : elle remet en relation le corps et la psyché.

 

Organisation du Moi

La puissance pulsionnelle au départ pourra se manifester de deux façons : soit dans un organisation mentale progressive aboutissant à un Moi solide, soit dans une organisation mentale désorganisée par les traumatismes. Dans ce dernier cas, les pulsions se manifesteront sous des formes négatives, de déliaisons, de désorganisation pouvant altérer le système somatique.

 

« L’organisation : c’est l’état du développement de l’enfant au moment où il est examiné, en tenant compte au maximum des fonctions “en pointe évolutive” dans sa structuration ».

Marty P. (1984), « Les processus de somatisation », in M. Fain et C. Dejours, Corps malade et corps érotique, Paris, Masson.

 

Ce ne sont pas les pulsions qui refusent de se plier au Moi mais l’insuffisance du Moi qui se trouve incapable de gérer celles-ci.

 

« La gravité des maladies somatiques s’établit en fonction inverse de la solidité du Moi des individus. Plus le Moi est solide, moins les maladies sont graves. »

Marty Pierre, « Introduction à la psychosomatique », Revue française de psychosomatique, 2006/2 no 30, p. 165-167. DOI : 10.3917/rfps.030.0165

 

Représentations mentales

Les traumatismes précoces peuvent empêcher la formation des représentations mentales de divers ordres (ce que l’on appelle la mentalisation), associées à des affects, représentations sensorielles, perceptives, corporelles. Ces représentations altérées perdent du « sens » et peuvent affecter à la fois le comportement psychique et le corps, les fragilisent, les sensibilisent face à des évènements allant de l’enfance à l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Ces événements prendront ainsi facilement une valeur traumatique.

 

Chez Pierre Marty, c’est une défaillance du préconscient qui est en jeu dans l’expression psychosomatique.

Le préconscient c’est le « matelas » entre les pulsions et la conscience. C’est un filtre permettant une série d’association qui vont transformer la pulsion et la rendre exprimable. Plus le « matelas » est épais, plus les représentations sont aisées.

 

« Les raccordements qui ne manqueront pas de s’effectuer entre la nature physiologique des nouveau-nés, leurs tendances élémentaires, l’évolution de ces tendances pendant le développement, et les aboutissements structuraux de l’âge adulte, permettront sans doute de concevoir point par point et phase par phase le rôle des interactions enfant-entourage, et enfant-mère en particulier, dans l’évolution fonctionnelle des individus, jusqu’à la constitution de la structure d’adulte. »

Marty P

 

Mentalisation

La maladie psychosomatique vient d’un défaut de mentalisation.

La mentalisation c’est l’incapacité à discerner, à faire face, et à élaborer des conflits internes et interpersonnels. Elle permet de faire appel à des représentations. Ainsi, lorsque nous devons faire face à une perte, au début il y a sidération, puis on fait appel à des représentations, à des images psychiques dans le préconscient. La carence de représentations entraine un surinvestissement de l’agir, aboutissant à des comportements vides de sens.

 

Pensée opératoire

Les patients psychosomatiques ne peuvent pas penser leurs symptômes en terme de sens, d’affects. Ils fonctionnent selon un mode de pensée opératoire.

La pensée opératoire est définie en ces termes :

  • Prééminence de troubles somatiques vécus comme découplés de la vie du patient

  • L'incapacité à mettre les émotions en mots

  • Un discours dépourvu d'émotions

  • Des difficultés à associer événements vécus et émotions en rapport

  • Sur-adaptation sociale, à la réalité

  • Prédominance du discours factuel

  • Inhibition fantasmatique

  • Priorité accordée à l'action

  • Relation blanche avec le thérapeute : discours désaffecté, technicien.

 

Dans l’hystérie la névrose se traduit par des symptômes corporels (le corps parle). L’hystérique parle avec son corps

 

Dans la maladie psychosomatique, le symptôme est "bête", sans signification. Le corps est une victime. Le malade psychosomatique souffre dans son corps.

 

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