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Comment s’organise une séance en psychosomatique ?

 

Bien souvent les patients se présentant en ostéopathie sont déjà suivi en psychothérapie, mais qu’en est-il de la prise en charge des symptômes physiques ? Souvent négligés par la médecine allopathique en dehors de critères de gravité, l’ostéopathie permet de prendre en charge ces patients et non uniquement un symptôme physique d’apparence neutre.

Je ne suis pas psychologue, ni psychanalyste ; ainsi l’abord psychosomatique dans ma pratique part du symptôme physique présenté et je propose au patient de donner du sens et de faire des liens (pas de cause à effet, mais contextuels) entre sa symptomatologie physique et sa psyché.

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Mon médecin me dit que c’est psy 

 

Quelle que soit la symptomatologie présentée, elle s’inscrit dans un contexte bien précis pour la personne. Ce contexte est multiple et varié (psychologique, physique, personnel, professionnel, familial, etc..). La résolution de cette symptomatologie passe par une prise en charge pluridisciplinaire. 

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L’ostéopathie peut-elle régler des problèmes psychologiques ?

 

Pas exactement, et ce n’est pas le but. Chacun son métier. L’abord psychosomatique permet d’élaborer une prise en charge à la fois sur le versant psychique et sur le versant somatique, ce qui n’a rien à voir avec un suivi psychothérapique. Néanmoins les deux approches sont compatibles et pas antinomiques. 

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Existe-t-il un lien entre mon mal physique et mon esprit ?

 

La psychosomatique part du principe que le symptôme est « vide » de sens. Cela veut dire que l’on ne peut pas interpréter le symptôme, comme si on voulait faire une « cartographie » mettant en lien tel symptôme physique et tel émotion, affect ou état psychique. Bien des thérapeutes tentent de « cataloguer » certains patients mais il n’y a pas de systématique ni en médecine, ni en psychologie et encore moins en biologie à l’échelle d’un système. Le corps et l’être humain en général représentent un système complexe, unique, construit autour d’une histoire de vie particulière et d’un contexte de vie qui est perçu de façon particulière. Par exemple : comment se fait-il que deux jumeaux homozygotes (« vrais » jumeaux) génétiquement identiques et élevés de la même façon peuvent réagir différemment à une maladie ? L’un développera un cancer, l’autre pas. Quelle est la raison d’une telle différence ?

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Quelle est la différence entre donner du sens à mon symptôme et faire le lien entre le symptôme et mon esprit ?

 

Faire un lien entre une pathologie et une cause psychogène possible reste du domaine de l’hypothèse, préférable lorsque c’est le patient qui la fait. C’est son interprétation, parfois erronée, mais qui peut lui permettre de donner du sens à ce qui lui arrive, de lui permettre d’accepter sa maladie et de vivre avec ou de lutter efficacement contre elle. Ça n’a rien à voir avec la cause réelle de l’affection ou de son interprétation véritable, parfois inacceptable, illogique et injuste. Les lois et la justice sont des inventions humaines, la nature n’a pas de « loi ». De plus la plupart des affections peuvent avoir des causes multiples. 

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Comment se passe une séance d’IMO ?

 

Après avoir élucidé la problématique donnée, le patient est invité à s’asseoir confortablement, le praticien en face, ajuste et procède aux réglages nécessaires à la conduite des mouvements oculaires : élaboration des limites du cadre visuel dans lequel les mouvements vont se faire, bonne distance visuelle, vitesse des doigts du praticien qui guident le mouvement de poursuite oculaire. Le praticien évoque l’évènement traumatique (contenu et modalités sensorielles associées) à l’aide des mots clés convenus préalablement. Le patient fait une série de mouvements oculaires et le praticien recueille les toutes les informations émergentes évoquées sans jugement ni interprétation. Les séries de mouvements sont poursuivies jusqu’à amélioration des représentations mentales et des modalités sensorielles associées liées à l’évènement. 

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Comment ça peut fonctionner l’IMO ?

 

La valence émotionnelle associée à des évènements n’est pas définitive, elle peut être modifiée, voire inversée. Cela veut dire que des souvenirs chargés émotionnellement de façon négative peuvent acquérir une valeur émotionnelle positive. C’est une découverte importante concernant les stress post traumatiques et les dépressions. Cependant : «  les mécanismes neuronaux et les circuits du cerveau qui autorisent ce changement de registre émotionnel demeurent largement méconnus » soulignent certains auteurs.

En effet il a été démontré qu’en agissant sur l’hippocampe de souris (zone du cerveau responsable de la mémoire épisodique, celle de nos souvenirs) en relation intime avec l’amygdale (zone cérébrale responsable de certaines émotions, notamment la peur) on peut inverser la valeur émotionnelle associée à un souvenir.

Redondo RL, Tonegawa S. Nature. 2014 Aug 27. doi:10.1038/nature13725.

Liu X, Tonegawa S. Nature. 2012 Mar 22;484(7394):381-5. doi: 10.1038/nature11028.

D’après Denis Jabaudon, neurobiologiste à l’université de Genève : « Ces résultats fournissent peut-être une explication cellulaire aux psychothérapies qui visent à modifier les souvenirs douloureux ».

Chez l’homme, en plus de la valence émotionnelle (inconsciente), chaque souvenir est associé à un contexte et à une représentation mentale de celui-ci. La zone cérébrale gérant ces représentations mentales est située dans le cortex orbito-frontal (derrière les sourcils). De plus cette région permet une élaboration consciente et une socialisation adaptée des comportements.

Lors d’un stress post traumatique ou d’un souvenir chargé très négativement, l’hypothèse évoquée est de considérer que dans ce cas il n’existe plus de relations entre les zones hippocampe-amygdale et le cortex. Le traitement des souvenirs à l’aide des mouvements oculaires permettrait de remettre en perspective, de relativiser, de mentaliser ; grossièrement d’agir sur la plasticité cérébrale et réactiver les relations hippocampe-amygdale-cortex.

L’image que l’on peut donner est celle d’un cavalier (cortex) sur un cheval (zone hippocampe-amygdale) qui contrôle ou pas les réactions du cheval et le guide de façon appropriée.

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